La fugue la plus agréable de l'année...[Diana Holland]

Henry courait depuis un moment déjà lorsqu'il arriva en vue du grand parc. Il avait dû prendre de nombreux détours pour éviter les "chiens" que son père, le puissant et ambitieux William Schoonmaker, lui avait collés au train. C'était déjà un miracle qu'il ait pu leur faucher compagnie... Mais avec un peu d'astuce, et quelques acrobaties, il avait finalement réussi à les semer. Ouf ! Enfin, il était libre de vivre, sans que les deux sales types se pointent. A condition qu'il ne le repère pas... C'est pourquoi il se cacha derrière un arbre, regardant de-ci, de-là, afin de s'assurer qu'il ne risquait effectivement plus rien. Puis, il soupira longuement avant d'observer ce qu'il avait en face de lui.
L'après-midi était belle, le ciel bleu était tacheté de moutons blancs et cottoneux, et partout des fleurs, des arbres poussaient. Des gens circulaient au milieu du paradis végétal que constituait Central Park, des enfants jouaient au milieu des buissons verdoyants, un groupe de jeunes gens bavardaient en regardant les cygnes qui glissaient fluidement sur la surface de l'eau.
Bref, aucun ne semblait vivre. Qui étaient-ils donc d'autre, au fond, que les jouets de la société, de leurs parents et des règles de la bonne conduite ?
Ces poupées de chiffon agaçaient le jeune homme qui préféra regarder ailleurs.
Mais partout, c'était le même spectacle désolant de bêtise...
Tous ces gens n'avaient-ils pas d'autre objectifs que de se pavaner avec d'autres amis, à réfléchir à ce qu'ils pourraient bien leur faire pour les surpasser...
Pffff...
Soudain, un vent fort se mit à souffler, emportant avec lui le chapeau d'Henry Schoonmaker.
Et zut. Il n'avait plus maintenant qu'à lui courir après...

Diana Holland se promenait tranquillement un livre à la main entre les arbres du parc. Elle et sa sœur, Elizabeth avait été invité par les Foster pour un pique nique en leur compagnie. Leur mère avait insisté pour qu’elles y aillent. Après un repas dés plus intéressant et dés plus délicieux, Diana s’était éclipsée de ce petit groupe pour se retrouver un peu seule. Elle avançait donc tranquillement à l‘ombre des arbres, se sentant libre.

Elle surprenait quelques fois, dans un coin un couple qui se comptait fleurette, cela l’amusait beaucoup en voyant la jeune fille se cacher le visage pour qu‘on ne la reconnaisse pas.

Lorsqu’elle rencontra le 4 eme couple, elle ria et en s'éloignant, se mit a sautiller comme une enfant. Diana tourna quelques mètres plus loin et s’est là que son pied heurta un chapeau haute Forme, elle le regarda surprise et intriguée à la fois.

-Eh bien tu semblez perdut...où est donc ton maitres ?

Diana regarda autour d'elle mais elle ne vit personne, elle se mit alors a inspecter la chose et elle put lire les initiales : HS.... Elle haussa alors les épaules, puis un sourire naquit sur ses lèvres, une idée lui vint à l’esprit. Diana ôta alors son chapeau à large bord et elle posa sa trouvaille sur ses jolies et folles boucles châtains. Voilà cetye merveille n'était pas perdut pour tout le monde. Elle voulait voir de quoi elle avait l’aire et prit donc la direction du lac, la tête haute et digne.

Saleté, de saleté de chapeau.
Et saleté de société qui les forçait à en porter.
L'objet était toujours en train de voltiger au ras du sol, comme un animal malicieux, pressé de fuir son maître.
Au bout d'un moment, à force de slalomer entre les gens, de les éviter in-extremis, et de lancer de vagues excuses dans le vent, Henry Schoonmaker finit par perdre de vue son précieux chapeau. Puis enfin, il s'arrêta, essouflé.
Et le chapeau était là. Au bout de l'allée.
Une jeune fille se pencha pour le ramasser. Elle resta quelques secondes à regarder l'objet, puis à regarder alentour. Et puis, elle retira son propre chapeau pour se mettre le fameux objet sur la tête.
Henry sourit en coin. En voilà une qui était spéciale. Il s'avança (en marchant cette fois), vers elle.
Elle ne l'avait pas vu, elle s'était légèrement détournée. Il lui semblait qu'il ne connaissait pas la demoiselle.
Une fois qu'il fut assez près, il lui dit :

-Il vous va très bien, mais moi, je n'ai plus rien à mettre sur ma tête. Et je vous accorde que votre ancien chapeau serait un peu étrange sur moi...

Elle se retourna surprise, Diana se croyait seule. Elle fit donc face au jeune homme et lui fit un petit sourire au coin, espiègle.

- Oh mais je vous connais…vous êtes Henry Schoonmaker, le bourreau des cœurs.

Elle lui fit une petite révérence pour le saluer, comme une petite fille bien sage….ironie quand tu nous tiens…Puis avec son chapeau elle s’avança vers lui amusée et le lui mit sur la tête le nouant correctement sous son menton. Voilà, un joli petit nœud sciait, sans toute fois l’étrangler, le joli et menton de sa «grâce» Henry Schoonmaker.

Fière et amusée, Diana recula en riant. Elle applaudissait devant le spéctacle

-Moi je trouve que cela vous va à ravir. Le blanc vous sied à merveille. Et puis vous voilà parfaitement bien protégé du soleil. Cela doit vous rassurer, non ?

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